LA REHABILITATION RESPIRATOIRE
Une
définition récente de la réhabilitation respiratoire dit qu’elle
constitue « une Intervention globale et individualisée, reposant sur une
évaluation approfondie du patient, incluant, sans y être limitée, le ré
entraînement à l’effort, l’éducation, les changements de comportement
visant à améliorer la santé globale, physique et psychologique des
personnes atteintes de maladie respiratoire chronique et à promouvoir
leur adhésion à long terme à des comportements adaptés à leur état de
santé.» (American Thoracic Society / European Respiratory Society,
2013).
En
résumé, la réhabilitation respiratoire est un programme de
réentraînement à l’effort associé une éducation thérapeutique et à une
prise en charge psycho-sociale.
La
réhabilitation respiratoire est souvent dispensée au sein des hôpitaux
ou encore dans des centres spécialisés .Il s’agit d’une prise en charge
globale des patients, où intervient une équipe composée de nombreuses
professions de santé : médecins, kinésithérapeutes, infirmières,
aides-soignantes, diététicienne, psychologue, et la liste n’est pas
exhaustive… La complémentarité de tous ces professionnels permet
d’optimiser la qualité de vie des personnes qui suivent un programme de
réhabilitation respiratoire.
La réhabilitation respiratoire s’adresse à tous les patients qui ont des problèmes respiratoires et qui présentent une intolérance, une gêne à l’effort ,ou dans la vie de tous les jours.
Sont concernées,par exemples, les pathologies comme la BPCO,
l’emphysème, la dilatation des bronches, l’asthme, l'obésité, les suites
d'une chirurgie thoracique.
L’objectif
majeur de la réhabilitation respiratoire est d’améliorer la qualité de
vie des patients grâce à programme d’activités individualisés :
• Kinésithérapie respiratoire, en séance individuelle,
• Gymnastique collective douce,
• Reconditionnement musculaire,
• Éducation thérapeutique visant à améliorer les connaissances et la compréhension de sa maladie, de son traitement et ainsi rendre le patient acteur de sa maladie,
• Optimisation du traitement médical après une évaluation médicale spécialisée, y compris l’indication à différentes modalités d’assistance respiratoire,
• Amélioration de l’état nutritionnel,
• Adaptation aux différents appareils de ventilation, si nécessaire,
• Élaboration d’un programme de soutien pour le sevrage tabagique,
• Aide psychologique, si besoin.
Les programmes durent environ 3 à 4 semaines. A la fin de votre séjour, le médecin du service envoie un compte rendu aux différents médecins qui vous suivent habituellement.
Les données de résultats de la SPLF (la société de pneumologie de langue Française) des programmes de réhabilitation respiratoire sont consistantes et convergentes pour affirmer que ces programmes sont très bénéfiques sur de nombreux points :
• Amélioration de la qualité de vie,
• Diminution de l’essoufflement,
• Réduction de l’intolérance à l’effort,
• Diminution du nombre et du temps d’hospitalisation.
Les effets des programmes de réhabilitation respiratoire perdurent une année.
L'activité physique au centre de la réhabilitation respiratoire
Selon les recommandations de l’organisation mondiale de la santé (OMS), seul 30% de la population a une activité physique satisfaisante, c’est-à-dire une activité quotidienne de 30 minutes par jour d’une seule traite, en endurance avec une sensation d’essoufflement modérée.
Iln’y a pas si longtemps de cela, les Français ignoraient que la sédentarité était délétère et qu’une durée de 30 minutes d’activité physique par jour était très bénéfique pour leur santé.
Qu’en est-il chez les patients BPCO?
La sédentarité favorise le développement des maladies chroniques. L’activité physique modérée dans une journée ne représente que 0.7 h dans la population générale, ce qui largement peu.
Depuis quelques années, des études scientifiques sérieuses, ont montré que l’activité physique régulière réduisait de façon nette les facteurs de risques cardio-vasculaires : amélioration de la fonction endothéliale et des plaquettes, de la dyslipidémie, correction de l’hypertension artérielle.
D’autres études ont démontré aussi que l’activité physique régulière diminuait le risque de certains cancers notamment colorectaux, améliorait les troubles anxio-dépressifs, réduisait les troubles cognitifs et de la mémoire, diminuait le nombre d’hospitalisations..
La pratique régulière d’une activité physique permet de diminuer de 27% le taux de mortalité, toutes causes confondues, et de 31% le taux de mortalité dû à un infarctus du myocarde chez les patients souffrant d’une maladie coronarienne.
Bénéfices de l’activité physique chez les BPCO : les impacts favorables de la réhabilitation respiratoire et notamment de l’activité physique) chez les patients souffrant de BPCO sont innombrables
Chez ces patients qui « bougent » la morbi-mortalité diminue de façon très significative.
Mais le bénéfice de la réhabilitation obtenu est, le plus souvent perdu en quelques semaines, car les patients ne continuent pas leur programme d’activité physique à domicile.
Comment conserver le résultat obtenu avec la réhabilitation respiratoire ?
Les programmes de suivi post -réhabilitation sont le plus souvent peu efficaces. Les bénéfices de la réhabilitation ne perdureront que si le patient modifie donc durablement son mode de vie et maintient ses nouvelles habitudes et ses nouveaux réflexes.
Ces nouvelles habitudes sont représentées par la poursuite d’une activité physique régulière avec des exercices de renforcement musculaire, d’équilibre et de souplesse. Le sevrage tabagique, une alimentation équilibrée, sont primordiales.
On insiste également sur l’éducation thérapeutique du patient : faire en sorte qu’il soit acteur de sa santé, en abordant l’activité physique avec lui tout en prenant en compte ses croyances, ses peurs, ses émotions. Il faut également prendre en considération le manque de confiance du patient dans sa capacité de réussir, à faire face à un problème, à mettre en œuvre et maintenir le changement. Il ne faut pas oublier ses habitudes de vie , les relations avec l’entourage…
Les conseils d’activité physique doivent toujours être expliqués : - le type d’activité (marche, vélo, activité domestique ou jardinage, loisirs, etc..
- le temps passé à faire une activité physique même modérée,
- l’intensité des activités,
- utilisation de questionnaires pour évaluer le niveau d’activité, voire utilisation de systèmes électroniques connectés (podomètres, actimètres, montres et bracelets connectés, ou application pour smartphones ou logiciels de suivi de l’activité). Des études sont en cours pour une meilleure validation de ces deniers instruments.
Comment motiver les patients à pratiquer une activité physique régulière ?
Il s’agit là d’inciter les patients à changer de comportement par des approches cognitivo-comportementalistes visant à développer leurs connaissances et leurs compétences pour qu’ils décident d’eux même de changer et de continuer à « s’activer ».
Une des solutions pour le maintien des acquis des patients, est la création de structures associatives pouvant proposer des activités physiques adaptées pour les patients ayant déjà bénéficié de séjours de réhabilitation respiratoires dans des centres dédiés afin qu’ils ne perdent leurs acquis et afin qu’ils de retombent pas dans la spirale de la sédentarité et de l’aggravation de leur maladie.